Gerer le risque de change – exemples

Change

Dans les cas où les contrats de différence sont utilisés pour couvrir le risque de change qui découle de l’activité économique de base d’une entreprise, il faut distinguer ceux qui prétendent obtenir une garantie totale du risque de change pour le neutraliser (approche passive), de ceux qui cherchent en plus à bénéficier des attentes sur l’évolution des taux de changes (approche active) à travers une gestion active de l’exposition.

Approche passive – garantie totale

Une entreprise espagnole a un contrat avec un fournisseur américain pour l’achat de composants pour 250.000 dollars américains dans un délai d’un mois et demi. Selon le cours EUR\USD actuel de 1,5400, si le paiement devait se faire aujourd’hui, cela supposerait un versement de : 250.000 \ 1,5400 = 162.337,66 euros.

Les perspectives d’une chute possible des taux de la BCE font craindre à l’entrepreneur qu’à la date effective du paiement, le dollar américain soit plus fort par rapport à l’euro, et donc le versement de 250.000 dollars américains supposera une plus grande quantité d’euros qu’aujourd’hui. C’est la raison qui le poussera à assurer cette transaction. Pour simplifier, nous omettrons de cet exemple l’impact que l’ajustement quotidien des points SWAP aurait pour une position ouverte durant plus d’une journée.

Fonctionnement

Au moment présent, l’entreprise espagnole bénéficierait d’une dépréciation du dollar américain et serait désavantagée par une appréciation de celui-ci, dans la pratique, c’est comme si on était « courts de dollars américains ». Pour compenser cette situation, on se positionnera « longs » en dollars américains pour que face à une appréciation hypothétique du dollar américain, les bénéfices de la position en CFD compensent l’effort plus important réalisé pour payer les 250.000 dollars au fournisseur américain.

Ainsi l’entrepreneur prendra une position courte en EUR\USD, c'est-à-dire courte par rapport à la devise de référence (euros) et longue par rapport à la devise de contrepartie (dollars américains).

Etant donné que la valeur nominale d’un contrat est de 100.000 euros et que le cours moyen est de 1,5400, en vendant 1,6 contrat EUR\USD, on obtient 246.400 dollars américains, somme très proche des 250.000 dollars américains que l’on prétend couvrir.

Conséquences

Supposons que le jour établi pour le paiement, le dollar américain a effectivement été apprécié par rapport à l’euro jusqu'à 1,5200.

Par conséquent le paiement supposera un versement de :

250.000 \ 1,5200 = 164.473,62 euros.

Par rapport aux 162.337,66 euros, cela suppose une perte ou un versement extra de :

164.473,62 \ 162.337,66 = 2.135,96 euros.

D’autre part, le bénéfice de notre position courte EUR\USD sera de : 1,6 (nombre de contrats) x 10 (valeur d’1 Pip dans la devise de contrepartie, USD) x 200 (nombre de Pip) = 3.200 dollars américains.

D’après le taux de change moyen, 3.200 dollars américains = 3.200 \ 1,4200 = 2.253,52 euros

Approche active – garantie partielle

Dans le cas d’une approche active, l’entrepreneur ne veut pas seulement neutraliser l’effet des variations des taux de change jusqu'à la date du paiement, mais en plus, ayant ses propres prévisions à ce sujet, il veut en profiter pour obtenir un bénéfice supplémentaire. Pour atteindre cet objectif, il faut effectuer une opération d’une valeur nominale supérieure à celle du paiement que nous voulons garantir. Dans le cas précédent il faudrait acheter 2,5 contrats par exemple.

Conséquences

Par rapport à une situation où l’entreprise n’utilise aucun type de garantie sur le taux de change, l’exposition au risque de change diminue et nous a enlever permet en plus de bénéficier des variations des taux de change entre les deux devises. Dans l’approche active, le choix du moment opportun pour effectuer l’opération de garantie a une grande importance.